Tous les matins du monde, ces femmes mettent leur vie entre les mains d’un transport marginalisé et peu sécurisé. Des ouvrières agricoles qui confient leur destin à des routes sinueuses et peu carrossables dans des régions enclavées.
Voici ce que nous apprend la triste dépêche : « L’accident est survenu mercredi, vers cinq heures du matin, sur la route régionale n°48 reliant la localité de Dar Jamiaa à Sisseb (délégation de Sbikha) et la délégation de Nadhour (gouvernorat de Zaghouan). Les blessées ont été transportées aux hôpitaux de Kairouan, Zaghouan et Sousse pour recevoir les soins nécessaires, a indiqué le député local Mounir Farjallah. Il a ajouté que l’état déplorable des routes dans la localité de Sisseb constitue un gros problème dans la région et a été à l’origine de plusieurs accidents par le passé. »
Ce que nous apprend aussi l’accident d’avant-hier, c’est que tous les matins du monde, il y a des jeunes filles et des enfants en général qui font partie du chargement des camionnettes de la mort, à l’instar de cette jeune fille de 16 ans qui, pendant ses vacances scolaires, est partie au dur labeur dans les champs sous un soleil de plomb. Un nombre d’accidents de plus en plus croissant qui pose aujourd’hui le problème du travail des enfants. Un problème qui, par effet domino, risque de devenir un phénomène et un fléau social. Ainsi faut-il le prendre au sérieux dès maintenant.
Les enfants sont encore une tranche sociale exploitée dans beaucoup de régions souvent marquées par la précarité, et la législation qui les concerne requiert une révision urgente. Car nos enfants méritent de passer leurs vacances de manière ludique et constructive au lieu d’être livrés à des corvées pour adultes.
Rappelons que les femmes qui travaillent dans le secteur sont payées entre 10 et 20 dinars par jour, auxquels il faut soustraire quelque 5 dinars pour le transporteur. Nos femmes aussi et particulièrement celles qui travaillent dans le secteur agricole et qui subissent également le chantage de contremaîtres peu scrupuleux méritent d’être juridiquement protégées et disposer d’une couverture sociale.
Même si certains responsables ont fait part de leur intention de prendre en main ce dossier et de légiférer en la matière pour garantir plus de droits à ces mères courage, il y a urgence d’aller plus vite en la matière, tant les risques d’accident et donc de mort demeurent réels.